(Note de l’auteur : cet article a été écrit en 2021, donc bien avant l’agression russe contre l’Ukraine).
La Russie du XIXe siècle, celle des Tsars Nicolas Ier, Alexandre II et Alexandre III, se transforme en profondeur, entreprend de grandes réformes, et veut devenir une puissance industrielle à la manière des pays d’Europe et des États-Unis. Les Tsars veulent surtout construire un réseau ferré pour développer leur empire et rien ne sera trop beau, notamment les bâtiments des gares qui sont d’impressionnants trésors d’architecture. La moindre petite gare locale prend des aspects de manoir anglais, avec un soin extraordinaire apporté au moindre détail de son architecture, tandis que les grandes gares des métropoles russes sont des châteaux impériaux qui font de l’ombre à Versailles ou à Windsor, ou à Schönbrunn…
Dès les années 1850, le Tsar Nicolas Ier veut une ligne de chemin de fer pour marquer son règne et le début de la métamorphose russe (voir l’article sur la Russie déjà présent dans ce site-web).
En 1851 les premiers trains peuvent rouler sur la grande ligne Moscou – St Pétersbourg qui prend le nom de ligne Nicolas. Mais la voie rapidement posée et de piètre qualité impose une trentaine d’heures pour couvrir les 800 Km séparant les deux villes, avec une moyenne de l’ordre de 30 Km/h. Seul le train impérial roule à plus de 50 Km/h, mais paie ce luxe par de nombreux déraillements…
IL reste à couvrir l’immense territoire russe et ses 22,5 millions de km² avec un grand réseau de chemins de fer, qui sera, par la force des choses, un des plus grands au monde. Dans un pays égal à 42 fois la France, mais heureusement presque entièrement en plaine, le réseau sera rapidement construit et les lignes de chemin de fer sont, sur 70 % de leur parcours, en ligne droite et en palier. La ligne de Moscou à Leningrad, par exemple, longue de 651 km, est en alignement sur 90 % de son parcours, la distance à vol d’oiseau entre les deux villes étant de 639 km. Les rampes de plus de 5 pour mille sont rares, et le rayon des courbes est rarement en dessous de 640 mètres. La géographie russe est très favorable pour le chemin de fer. À la fin du règne des Tsars, en 1917, le réseau russe comprend 25.362 Km de lignes, ce qui est sensiblement la longueur du réseau français : cela prouve l’importance du travail à venir. Quelques années seulement après la révolution bolchévique, dès 1922, le réseau ferré atteint 68.100 Km. C’est sans nul doute le plus grand travail fait, et sans tarder, par les communistes dès leur arrivée au pouvoir.
Nous proposons des plans de bâtiments et surtout de gares que nous devons à l’architecte russe Master of Architecture, Voronov Vasilii Alexandrovich, qui a ouvert, pour nous et pour les lecteurs du site “Trainconsultant” dont il est un lecteur fidèle, des carnets de plans anciens d’une rareté totale, ceux en sept volumes de Gavriil Vasilyevich Baranovsky (1860, Odessa – 1920, Petrograd) publiés vers 1908 et aussi ceux, aquarellés, d’un album officiel des chemins de fer russes datant de 1872.



















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