Henri-Marie Petiet : une vie de passion pour l’art et le chemin de fer.

Henri-Marie Petiet naît à Saint-Prix (Val-d’Oise) le 17 août 1894 au sein d’une grande famille qui a fourni des hommes célèbres qui ont compté dans l’histoire de la France et dans son industrie comme Claude-Louis Petiet qui fut notamment Ministre du Directoire puis Intendant de la Grande armée, ou l’ingénieur Jules Petiet qui fut le premier directeur de l’Ecole Centrale et ultérieurement Directeur du Matériel de la Compagnie des chemins de fer du Nord. La présence du chemin de fer au sein de cette famille fut telle que le petit-fils de Jules Petiet, c’est-à-dire Henri-Marie Petiet, sera, toute sa vie durant, un ardent passionné de chemins de fer qui réalisera cette passion sous la forme de trains-jouets anciens et de modélisme ferroviaire, réunissant une des plus grandes collections au monde et concernant toutes les échelles, notamment le « 0 », mais aussi les échelles supérieures.

Document emblématique de ce qu’adorent les collectionneurs ! Des cheminots du réseau de l’Est s’offrent un repas plus ou moins autorisé mais difficile à apercevoir depuis le bureau du chef de gare. Vue prise vers 1910.

N’oublions pas que Henri-Marie Petiet est un bibliophile accompli, et, après la Première Guerre mondiale, il se passionne pour les estampes au contact du galeriste Marcel Guiot et de l’éditeur et marchand d’estampes Maurice Le Garrec et d’autres éditeurs ou marchands d’estampes très connus. De 1915 à 1920, Henri Marie Petiet travaille dans l’usine d’automobiles de la bien connue marque Ariès dirigée par son frère le baron Charles Petiet : il réunira une collection de plus de trois cents voitures anciennes qui formera, plus tard, une grande partie de la collection Schlumpf que l’on peut admirer, aujourd’hui, au musée de l’Automobile de Mulhouse.

En 1925, Henri-Marie Petiet acquiert plusieurs séries monographiques de grands artistes comme  « Quelques aspects de la vie de Paris”, de Pierre Bonnard, « Amour », de Maurice Denis, “Paysages et Intérieurs », d’Édouard Vuillard et « l’Apocalypse de saint Jean » d’Odilon Redon. Il est aussi en relation avec Henri Matisse, Aristide Maillol ou André Derain.

En 1927, il devient éditeur, publiant des estampes et des livres illustrés d’André Derain, André Dunoyer de Segonzac, Marcel Gromaire, Marie Laurencin, Jean-Émile Laboureur, comme Les “Contrerimes” de Paul-Jean Toulet, qu’il fait illustrer par Jean Émile Laboureur ; le catalogue raisonné de l’œuvre gravé et lithographié de Matisse. Henri-Marie Petiet ouvre sa propre galerie en novembre 1933, nommée « À la belle épreuve », située rue de Tournon, à Paris où il met un point d’honneur à fournir des tirages de qualité et des états rares ou rehaussées, dont toutes les épreuves de Pablo Picasso de la Suite Vollard. Il accumulera des milliers de tirages de photographies ferroviaires et publiera des séries par centaines de cartes postales de locomotives et de gares sous la marque DFI.

Henri Marie Petiet meurt à Saint-Prix le 25 août 1980, dans la magnifique propriété où sa famille vit toujours, mais la vie de ses collections et son souvenir continuent une existence fascinante et brillante. Son fonds d’estampes est revendu progressivement pendant vingt-six ans par Me Jean-Louis Picard puis par l’Etude Piasa dans des ventes publiques très suivies à Drouot à raison de deux ventes par an, la dernière étant organisée à l’Opera comique pour la 50eme vente en 2017 avec l’Etude Ader Nordmann qui a pris la suite de l’Etude Piasa.

Notons aussi, pour les amateurs de chemins de fer, les ventes successives de la collection de trains qui se feront, elles aussi à Drouot et l’étude Piasa, devant une foule d’amateurs venus du monde entier en 1993, 1994, 1995, 1996 et 2004, avec des catalogues entièrement en couleurs et de qualité exceptionnelle illustrant par le détail chaque modèle mis en vente, ceci avec l’expertise de Gilles Scherpereel et avec Clive Lamming comme auteur des catalogues. En 2021, le Petit Palais organise l’exposition « Édition limitée : Vollard, Petiet et l’estampe de maîtres », qui retrace la vie et l’œuvre d’Ambroise Vollard et de Henri Marie Petiet. La légende ne s’arrêtera pas.

La famille Petiet offre l’occasion, pour les lecteurs de ce site « Trainconsultant », d’acheter des tirages photographiques ferroviaires remarquables, des cartes postales ferroviaires, et des luxueux catalogues en couleurs des cinq grandes ventes de trains-jouets et modèles réduits. Les lecteurs de ce site peuvent envoyer un e-mail à Clive Lamming qui le transmettra à l’Indivision Petiet.

Henri-Marie Petiet (1894-1980)

Un très bref aperçu illustré des collections ferroviaires de Henri-Marie Petiet : d’abord les trains (plus de 3000 pièces vendues).

NB. Les dimensions et caractéristiques techniques complètes sont données sur les catalogues des cinq ventes.

Exceptionnelle locomotive type “Coupe-vent” PLM fabriquée à quelques exemplaires seulement par Schoenner en Allemagne en 1903, dans l’écartement “IV” (75 mm). Longueur totale : 81 cm. Les “Coupe-vent” Schoenner sont parmi les pièces de collection ferroviaires les plus recherchées dans le monde. Prix de vente : 200.000 frs soit 30.534 euros.
Locomotive type 220 du London & North Western fabriquée par Bing en Allemagne pour le marché anglais en 1902 et 1914, dans l’écartement “IV” (75 mm). Longueur totale : 73 cm. Prix de vente : 35.000 frs soit 5343 euros.
Locomotive type 241-101 “Mountain” Etat fabriquée par Märklin en écartement “0” pour le marché français entre 1935 et 1942. Longueur totale : 59 cm. Prix de vente : 32.000 francs, soit 4885 euros.
Locomotive type “Midland Compound” fabriquée par Bassett-Lowke au Royaume-Uni vers 1905 sous la forme d’un modèle à vapeur vive en laiton, en écartement “3 1/2 pouces” (89 mm). Longueur totale : 85 cm. Prix de vente : 25.000 frs, soit 3816 euros.
Locomotive type vapeur 232 “Commodore Vanderbilt” du New-York Central fabriquée par Märklin entre 1936 et 1937 pour le marché américain et pour l’écartement “1”. Longueur : 70 cm. Prix de vente : 95.000 frs, soit 14.305 euros. Une locomotive du même type mais en écartement “0” a atteint 45.000 frs, soit 6870 euros.
Locomotive type 1BB1 Electrique du St-Gothard suisse, Ce-6/8 dite “Crocodile” fabriquée par Märklin pour le marché français entre 1933 et 1941 en écartement “0”. Longueur : 45 cm. Prix de vente 125.000 frs, soit 19.083 euros. Une autre “Crocodile” Märklin en “0” a atteint 140.000 frs, soit 21.374 euros.
Locomotive type 241-C du PLM fabriquée par Gaume pour Les Modèles Français et pour l’écartement “0” entre 1946 et 1950. Longueur totale : 60 cm. Prix de vente : 21.000 francs, soit 3206 euros.
Locomotive type 221 du North Britisth Railway fabriquée par Märklin en écartement “0” pour le marché anglais entre 1920 et 1930. Longueur : 43 cm. Prix de vente : 22.000 francs, soit 3358 euros.
Locomotive électrique type 1BB1 (ramenée au au type BB) du St-Gothard fabriquée par Märklin entre 1921et 1928 pour l’écartement “1”. Longueur : 30 cm. Prix de vente : 21.000 frs, soit 3206 euros. Une locomotive du même type mais en écartement “1” (45 cm) a atteint 45.000 frs, soit 6870 euros.
Locomotive type 231 série 3.1100 du Nord fabriquée par Lequesne pour l’écartement “0” entre 1946 et 1950. Longueurs : 31 + 20 cm. Prix de vente : 11.000 frs, soit 1679 euros. Le matériel roulant en “0”, locomotives, voitures et wagons des marques Fournereau, Lequesne, Munier, Gaume, etc… en surabondance constituait une dimension forte de la collection Petiet.

Un autre bref aperçu des collections de tirages photographiques et cartes postales (plus de 40.000 documents).

NB. Les prix atteints de chaque document ne peuvent être donnés, ceux-ci ayant été vendus par lots, et souvent importants. Rappelons que, sur internet, la qualité des documents est celle de la basse définition, donc bien amoindrie par rapport à celle des originaux.

Locomotive type 120 N°99 du réseau de l’Est vue en gare. Construite en 1852. Photographie Pol Gillot et négatif verre HM.Petiet.
Locomotive type “Atlantic” ou 221, N°2.657 (série 2.643 à 2.675) du réseau du Nord. Construite en 1902.Négatif sur verre HM.Petiet.
Locomotive type 230 N°3.514.(série 3.513 à 3.537) du réseau du Nord, construite en 1908. Rappelons que beaucoup de documents HM. Petiet comportent des cheminots en pleine action, ou des personnages divers en général grand amateurs de locomotive et habillés avec l’élégance de l’époque.
Locomotive type “Baltic” ou 232, N° 3.1101 du réseau du Nord (série 3.1101 et 3.1102) formant deux prototypes construits en 1911.
Très rare vue du “Calais Méditerranée Express” (ou “Train Bleu”) dans les années 1930, aux approches de Paris et dans un décor typique de l’époque avec une belle signalisation purement PLM. Locomotive 231-F-2270 (série 231-F-231 à 231-F-285) du réseau du PLM construite en 1931.
Beaucoup de photographies HM. Petiet comportent des raretés techniques, souvent inconnues, comme ce “jumelage” de locomotives-tender type 120 N°143 pour l’une d’elles (série 1 à 150) réseau de Ouest., construites entre 1858 et 1884. Ce “bricolage” inédit avait pour but de doubler la puissance de traction, vu l’alourdissement des trains, mais en économisant sur la main d’œuvre et en obligeant une seule équipe de conduite à conduire deux locomotives simultanément. Inutile de dire que cela a échoué. Les hasards de la photographie ont parfaitement placé deux guérites de fourgons en arrière-plan des deux cabines de conduite, mais sans aucun rapport avec le “jumelage”.
Fierté des cheminots du réseau de l’Est en 1910, et modestie de la petite locomotive à tender séparé type 030 pour lignes secondaires – ces lignes étant, à l’époque, bien loin de la mort des dites “lignes de desserte fine du territoire” ou LDFT actuelles.
Rare vue d’une locomotive type 141 N° 437.(série 1130 à 1369 puis 141-C-241 à 141-C-680) du réseau du PLM, construite entre 1919 et 1934. Négatif verre HM. Petiet. Les vues de locomotives neuves et avant peinture sont rares et recherchées. Elles montrent tous les détails avec netteté et dans la version d’origine, avant les nombreuses modifications apportées en cours de service.
Les ingénieurs au travail (mais en gardant leur chapeau-melon, quand même…) apparaissent très rarement sur les photographies, tout comme les locomotives en cours d’essais et équipées d’appareils de mesure. Ici des ingénieurs avec une locomotive type 230 Est équipée d’une cabine de mesures, vue dans les années 1920.
Les vues de dépôts disparus, notamment parisiens comme celui du Champ-de-Mars encore en traction vapeur, sont recherchées parmi les collectionneurs et les historiens. Ici le dépôt et ses locomotives type 140 de l’ancienne compagnie de l’Ouest, dissoute en 1909.
Vue de l’intérieur de la gare de St-Dizier, au début des années 1930, lors de la mise en service des fameuses “Mountain” du réseau de l’Est. Les scènes d’intérieur des gares et des dépôts sont recherchées.
Locomotive type 220 N°2404 (série 2401 à 2452).Ancien réseau de l’Est. Construite en 1900. En arrière-plan : une “rotonde à chapeau” typique des réseaux à hivers longs et durs.
Départ en gare du Nord, dans les premières années de la Belle époque. Le personnel est nombreux, et pose pour la postérité. Locomotive type 221 N°2.645 (série 2.643 à 2.675) du réseau du Nord, construite en 1902.
Le train présidentiel, réseau de l’Etat, années 1930. Une belle tradition perdue mais que l’exemplarité des déplacements officiels devenus vertueux et écologiques par la force des choses et de l’opinion publique fera, peut-être (rêvons!), renaître un peu avant la fin du monde.
Locomotive sortant d’une révision générale (ou “levage”) : sur certains réseaux, la tradition était de montrer que la locomotive était “redevenue propre” en peignant en blanc certains organes, notamment les jantes des roues, ce qui n’est pas le cas ici : les tampons et les bielles ont été privilégiés. Locomotive-tender type 031 N°682 (série 613 à 742).Ancien réseau Est, construite en 1903.
Voyageurs en 1re classe sur le réseau de l’Etat, années 1930. On croirait entendre un : “Dites-donc, mon cher, vous n’êtes pas sans savoir que…”
Les mystères de la collection Petiet : d’innombrables photographies de sites inconnus nous replongent dans les débuts du chemin de fer en France et dans le monde.
Dans la collection Petiet : des photographies très anciennes, prises sur le réseau du Nord dans les années 1860, et appartenant aux documents personnel de Jules Petiet, alors Directeur du Matériel du réseau du Nord sous le Second empire. Sans nul doute ces photographies, prises par nécessité technique, sont parmi les plus anciennes de l’histoire de la photographie. Un trésor de plus…

Rappelons que la famille Petiet offre l’occasion, pour les lecteurs de ce site « Trainconsultant », d’acheter des tirages photographiques ferroviaires remarquables, des cartes postales ferroviaires, et des luxueux catalogues en couleurs des cinq grandes ventes de trains-jouets et modèles réduits. Les lecteurs de ce site peuvent envoyer un e-mail à Clive Lamming qui le transmettra à l’Indivision Petiet:

clive.lamming@orange.fr

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