Ce sera, sans doute, le prochain conseil donné par la SNCF à ses voyageurs en partance sur un quai.
D’après la presse américaine (il n’y a qu’elle pour relater de tels faits) un avion américain a percuté un train en plein vol, comme le montrent ces photos parues vers 1958 ou 1959.
En ce qui concerne le train, c’est un paisible et luxueux train du réseau Santa-Fe circulant près de San-Diego, en Californie.
En ce qui concerne l’avion, c’est un moins paisible chasseur F4D. Cela s’est passé au décollage et aux dépens d’un innocent train de voyageurs roulant sur une ligne passant près d’un aéroport militaire. Que l’on se rassure : il n’y a pas eu de morts, ni de blessés, le pilote ayant pu sauver sa vie grâce au siège éjectable, possibilité refusée, jusqu’à présent, aux voyageurs des TGV et de tous les trains de la SNCF qui n’ont pas, eux, de siège éjectable. Nous demandons à la SNCF de répondre à ce manque technologique et à cette injustice en défaveur de ses dix millions de voyageurs quotidiens.
On ne dit pas si le pilote, qui voulait prendre ce train et l’a raté, n’a pas essayé de le rattraper avec un avion. On ne dit pas si le pilote s’est fait proprement virer à la suite d’un tel exploit et s’il a été prié de jouer chez lui avec un avion ou un petit drone radio-télécommandé et un train miniature en “HO”. On ne pardonne qu’aux braves.
Notons enfin que le 10 janvier 2022, en Californie aussi, un train américain a écrasé un avion Cessna qui avait atterri sur la voie. Ce n’était donc qu’une juste revanche sur ce que nous décrivons dans cet article. Match nul, donc…. Pour le prochain article dans le même genre, on essayera de trouver un bateau, ou, au moins, une péniche.




Nous avons le plaisir d’ajouter, à cet article, les commentaires très détaillés et tout aussi passionnants de Frédéric Duffour :
Il s’agissait d’un Douglas F4D-1 « Skyray » de l’US Marine Corps (N° BuAer 134970) piloté par le « Second lieutenant » Philipp M. Schmitt, âgé de 23 ans, membre de l’escadrille VMFA-542 (Marine Attack Squadron) basé à El Toro. Le 19 novembre 1958, il s’entraînait à des atterrissages d’urgence sur sa base d’attache d’El Toro. A 15:18, le « Skyray » ne pouvant s’arrêter « effaçât » toute la piste et finit sa course contre un train de passagers et prit feu.
A noter que jusqu’à sa fermeture en 1999, cette base disposait de 4 pistes, dont deux de 3.000:mètres et plus qui permettaient de recevoir les plus avions les plus lourds et de faire les exercices les plus délicats. Visiblement hélas pas assez… Ce qui est d’autant plus incompréhensible que les cartes de l’aéroport semblent donner environ 300 mètres entre le seuil de piste 16L et la voie ferrée ! Sans même parler de la piste parallèle 16R qui en est éloignée de près de 500 mètres de plus… Il s’en est donc fallu de beaucoup. Miraculeusement, nul parmi les 135 occupants du train comme le pilote ne souffrit de blessures sérieuses ! Ce qui était loin d’être évident pour ce dernier. Puisque les appareils de l’époque ne disposaient pas encore des sièges éjectables dits « zéro-zéro » permettant des éjections en toute sécurité à vitesse nulle (ou presque) et depuis le sol.
Petite digression à propos de cet appareil :Le « Skyray » disposait de performances de montée phénoménales pour l’époque. En revanche, de part sa formule « Delta » (presque une aile volante) il avait corrélativement de très mauvaises performances de plané, étant même surnommé « lead sled »… Et son comportement à l’atterrissage imposait d’observer un maximum de précautions du fait de son instabilité. De manière surprenante, les sources d’époque semblent extrêmement limitées, les différents sites ou la revue Néerlandaise « Scramble » reprenant cet accident ne citant aucun rapport officiel ! Ils se limitent à la page 1 de l’édition du 20 novembre 1958 de « L’Evening Independant ». Pourtant dans la base de donnée de la très célèbre et respectée fondation « Aviation Safety », l’avion est décrit comme radié de l’inventaire comme « Damaged beyhond repair »… Inutile de préciser que non seulement la perte d’un chasseur, mais plus encore un tel accident a dû donner lieu à nombre de rapports, non seulement au sein du Marine Corps, mais aussi auprès du NTSB (National Transport Safety Board) puisqu’il eut des implications « civiles ».
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